dimanche 12 décembre 2010

Mardi 16 novembre, grande rando dans le parc du Tricahue, guidée par Dimitri, à la recherche des fleurs de la cordillère.

Le petit déjeuner avalé, nous voilà partis sur le parcours rouge, le grand parcours du Parc ! Partis pour 8 heures de marche, 3 heures de montée, et ensuite plat puis descente… notre guide aujourd’hui sera Dimitri ! En effet, Filou boite bien bas après son escapade d’hier.
Première rencontre de ce matin, les perroquets tricahue, ceux qui donnent leur nom au Parc. Ils passent en formation devant nous pour nous chasser car nous sommes trop près de leur nid, qui est creusé dans les berges du Rio Claro. Attention à ne pas trop s’approcher du bord, la terre a tendance à s’effriter sous les pieds!





Nous voici partis pour la montée… Sous un soleil de plomb, nous entamons la première côte. Thomas est un monteur hors pair, il avale les dénivelés comme d’autres les tartines…  Je suis rapidement distancée, d’autant plus que Dimitri, qui connaît parfaitement le terrain, doit avoir des jambes deux fois longues comme les miennes… Il m’encourage en me rétorquant que la longueur des jambes ne change rien à la montée… J’ai quand même la sensation de faire deux fois plus de pas que lui, mais l’heure n’est pas au débat, elle est à l’effort !



Dimitri, à qui j’ai fait passé la liste des fleurs que je recherche, m’a préparé le terrain, et c’est dès les premiers mètres d’ascension que nous rencontrons le Mayu ou genêt de nouvelle zélande.





La côte est rude, et heureusement, le jeu en vaut la chandelle : la vue est magnifique sur la jonction des Rio Claro, Melado et Maule. La végétation est luxuriante, et c’est entre deux arbres que nous apercevons la cîme du volcan Descabezado Grande (2830m). La montée se poursuit, la côte est longue… 3 heures de montée !
Et nous arrivons au sommet. La vue sur la jonction des Rios est complètement dégagée et nous découvrons enfin le Rio Tricahué, qui se jette dans le Rio Claro, avant que celui-ci ne rejoigne le Rio Maule. Les lits des Rios sont impressionnants. Même si à cette époque de l’année, en fin de printemps, les rivières sont plus calmes et l’eau peu abondante, nous pouvons facilement imaginer la puissance des courants quand l’eau monte et que les flots se déchaînent.






Dimitri nous entraîne maintenant vers le trésor du Parc : un cactus rarissime, dont j’ai oublié le nom, et qui se prépare à fleurir, comme le montrent les boutons floraux en formation.








Il nous explique que la réserve privée du Tricahué, est une ancienne exploitation forestière. Les arbres présents avec leurs formes bizarres, étaient particulièrement adaptés pour la fabrication des bateaux. Ils étaient coupés sur place, taillés en planches grossières, puis ramenés dans la vallée. Il n’était pas question d’installer les scieries à côté de l’eau et d’utiliser la force de l’eau pour faire fonctionner les scies, comme c’était le cas ici, en Suisse : les rios sont tellement imprévisibles qu’ils auraient tout emporté : bois, scies, construction et hommes !




Alors la solution trouvée : un « motor », machine à vapeur mobile, importée tout droit d’Angleterre, alimentée en bois et fonctionnant à la vapeur ! Sans doute monté jusqu’ici, à la traction de bœufs, dans les années 1900, il aurait fonctionné jusque dans les années 60.
Après un repas bien mérité, pris au bord de l’eau, nous voici repartis pour la descente en direction du Rio Tricahué.


En chemin, nous rencontrons le canelo, arbre sacré des Indiens Mapuche, la pantoufle de Cendrillon, petite fleur rose toute délicate, de nombreux enchevêtrements de bambous, sur un sentier technique, plein de pierres à flanc de montagne.









Nous avons une vue splendide sur la vallée sauvage du Rio Tricahué.








Nous élucidons au passage une énigme qui me tarabuste depuis notre première randonnée Chilienne : les animaux qui laissent derrière eux des déjections qui font penser à des bouses de dinosaure sont… des vaches ! Les bouses doivent, aux dires de Dimitri, avoir facilement 3 ans. Elles sont extrêmement ligneuses, à cause du régime alimentaire à forte teneur en cellulose des bovins. Regardez celles-ci… en bas de la photo, vous voyez le but de la chaussure de Thomas.






Nous arrivons au Rio Tricahué et découvrons nos premières « cola de zoro », puis traversons le Rio en sautant de pierre en pierre… Puis après un petit tour dans les cultures de l’autre rive, nous le retraversons par le pont de béton, bien contents de ne pas devoir emprunter le pont suspendu… seul passage pour les habitants en cas de débordement de la rivière.










Rencontre avec le lys des Incas, encore en bouton, sur le chemin du retour, avant une bonne bière belge et un repos bien mérité !









Dernière rencontre de la journée, en nous rendant souper chez « el fosforito » (le rouquin) notre voisin : une plante extraordinaire, dotées de fleurs de toute beauté, distillant une miellée sucrée. Un bonheur pour les sens !

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